Les textes de Jacques Fabre
 
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Au Divin Marquis
Préludes
Joute
 
Au Divin Marquis
 
 
Ah ! laisse-moi jouir de ton mépris profond !
Sois mon bourreau, et moi, consentante victime,
J’endurerai tes coups jusqu’au moment ultime
Où tourbillonneront le sol et le plafond…
 
Le cordage puissant qui sur ton lit m’arrime
À ma soif de douleur divinement répond :
Il marque sur ma peau un sillon bleu et rond,
Témoignage cuisant de ton amour sublime !
 
Mes fesses et mes reins, aux fouets endiablés,
Vibrent au claquement de tes chocs redoublés,
Chérissant ces assauts subis sous la géhenne !
 
Et je dérive, fou, au cœur du tourbillon
Qui m’attire vers toi, ô cruelle gardienne
Qui sait, de mon plaisir, ouvrir le portillon…
 
Noeuds
Bondage, Jim Kress, 1999.
     Jacques Fabre © 26 juillet 2005                      
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Baiser
Préludes
 
 
Un regard enfiévré, initiale caresse,
Fait de la chambre un temple et du lit un autel.
Ce cantique muet de l’érotique messe
Lance la liturgie de l’office sensuel.
 
Mes mains effleurent ton visage ;
Tes doigts visitent mes cheveux
Premiers frissons du doux orage
Des attouchements voluptueux.
 
Anxieuses de marquer toute terre conquise
Nos lèvres éperdues se cherchent en tremblant.
Leurs feux changent soudain en brasier la banquise,
Mille fois séparées, mille fois se soudant.
 
Ô langue folle, âpre volute,
Ô merveilleux affrontement !
C’est moi en toi en cette lutte
Du tout premier envoûtement.
 
Au milieu de ce train d’ondes enchanteresses
Nos mains gagnent encor des sites inconnus,
Molles chairs s’érigeant en raides forteresses
Sous les fins vêtements où elles s’insinuent.
 
Soit qu’ils enserrent ou bien pénètrent
Nos mains sont chienne, et nos doigts loup
Annonçant l’heure où nos deux êtres
S’engloutiront je ne sais où.
 
Ma bouche accueille enfin ce que j’offre à ta bouche,
Capte l’aigre bouquet de saveurs épicées
Qui flotte obstinément à l’entour de la couche
Où pulsent doucement nos deux corps inversés.
 
Tambour sensible et voile tendre
Nos peaux amorcent la fusion
Où toi et moi allons nous prendre
En la perverse communion.
 
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      Jacques Fabre (c) novembre 1992
   
Joute
 
  
Les rondeurs agitées de tes fesses de soie
 
Font naître en mon tréfonds un indicible émoi.
 
Et mes cuisses, pulsant à l’entour de ta taille,
 
Accroissent les assauts de l’ardente bataille
 
Où mon vît, enserré dans l’écrin de nos corps,
 
Remet son âme blanche en ma petite mort.
 
 
 
 2 octobre 2002
 
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