Haïkus titrés
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Haïku de rouge
Un cep rubescent
Dans un rang vert de sarments
- Vierge effarouchée
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Haïku de chaleur
Un sentier brûlant
Roide, un oisillon gisant
Pourrit au soleil
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Haïku de froid
Dans le lac doré
L’hameçon cruel accroche
La carpe glacée
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Haïku de foudre
Pampres de tes bras
Enroulés autour de moi :
Ô sarment d’amour !
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Haïku dans l’aile
L’aigle a enserré
La colombe dans son vol
Plume ensanglantée
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Haïku de grisou
Femmes en cortège
Des mineurs ensevelis
Terril sous la neige
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Haïku de colère
L’enfant vif bougonne
Sous la longue pluie d’automne
Il n’est pas patient
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Haïku de vent
La bise me mord
Les mains, les pieds, tout le corps,
Et hurle à ma mort
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Haïku de jeune
Le printemps explose
Et la rose s’épanouit
Car tu m’as souri
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Haïku de bourdon
Ma jeunesse enfuie
Au cœur d’un été maudit
Au soleil revit
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Haïku de fusil
Le fusil d’automne
Tonne le glas du chevreuil
Il gît sous les feuilles
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Haïku de Jarnac
Flamberge traîtresse
Perce mon dos et me blesse
Mon printemps périt
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Jacques Fabre © Septembre 2003
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Haïku de vieux
Femme rabougrie
Sous ses longs cheveux blanchis
L’hiver de sa vie
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