Supplique pour le retour d’Ulysse
Ulysse, ô très grand roi, je lance aux Dieux mon cri !
Des premières lueurs d’Aurore aux doigts de rose
Aux rouges flamboiements des soirs d’apothéose
J’adresse ma prière à l’Olympe endormi.
Tout un peuple orphelin appelle son monarque !
Son offrande s’entasse en vain sur les autels
Tandis que le parfum de l’encens monte au ciel
Et que mille vigies guettent la moindre barque…
Tous tes sujets, ô roi, craignent les Prétendants !…
Ils se terrent, craintifs et désolés. D’Ithaque
Je parcours en pleurant les rues où nul ne vaque !
Ton peuple emmuré ploie sous le joug des tyrans !
Reviens, ô grand Ulysse qu’un sort contraire exile !
Pénélope de toi se languit jour et nuit…
Télémaque, ton fils, ton chien Argos aussi,
Appellent de leurs vœux ton retour sur notre île.
Pour retarder toujours un hymen infamant
Ton épouse, la nuit, détricote la toile
Qu’elle tisse le jour. Ah ! qu’arrive la voile
De ton vaisseau vainqueur sur les flots écumants !
Que selon l’ordre ancien tout retrouve sa place !
Règne, règne à nouveau, paisible, entre les tiens
Pour restaurer ici la justice et le bien,
Et des malheurs passés effacer toute trace !
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